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« OpenAI nous a répondu ne pas voir la nécessité à ce stade de nouer de nouveaux accords de licence avec des éditeurs en France », explique Pierre Petillault, le directeur général de l’Alliance pour la presse d’information générale (Apig). Le syndicat des quotidiens nationaux et journaux régionaux français avait, avec le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM), envoyé début juin un courrier demandant formellement l’ouverture de négociations avec le créateur de ChatGPT. Mais la société américaine leur a en retour signifié son refus d’engager des discussions, dans un courrier révélé par Politico et évoqué par La Lettre ce vendredi 13 septembre.
Les éditeurs demandaient à OpenAI si leurs contenus avaient été utilisés pour l’entraînement de ses modèles de génération de texte et d’images. Et ils réclamaient une négociation en vue d’obtenir une rémunération, en échange de leur autorisation pour accéder à leurs articles, photos, etc. « OpenAI n’exclut pas d’ouvrir un jour des discussions mais, à court terme, s’engage seulement à respecter notre opt-out, c’est-à-dire notre droit de refuser de voir nos contenus entraîner leurs IA [intelligences artificielles] », explique M. Petillault. L’entreprise américaine répète aussi ces derniers mois que son apport à la presse passe avant tout par des outils d’IA pour faciliter le travail des éditeurs ou des journalistes.
« La position d’OpenAI est incohérente : ses dirigeants disent ne pas avoir besoin de licences mais ils en ont déjà signé, notamment avec Le Monde, en France, analyse le dirigeant de l’Apig. Ils ont besoin de contenus. C’est une question de temps. D’autant que le marché des fabricants d’IA reste concurrentiel : l’acteur qui aura accès aux meilleurs contenus pourra avoir un avantage comparatif. »
Le Monde a signé avec OpenAI un accord en mars. Ce dernier prévoit l’utilisation de ses contenus pour l’entraînement d’IA et pour l’affichage sur une future version de ChatGPT. Baptisée SearchGPT, celle-ci s’appuiera, pour ses réponses à des questions liées à l’actualité, sur des articles de l’éditeur, en y accolant un lien.
Seul média français à avoir signé un contrat avec l’entreprise américaine, Le Monde s’est vu reprocher par certains éditeurs d’avoir fait cavalier seul. « Notre accord n’est pas du tout exclusif. OpenAI a toute latitude pour en signer d’autres. Et Le Monde aussi, avec d’autres fabricants d’IA », répond Louis Dreyfus, président du directoire du Monde.
Le deal avec OpenAI établit aussi un précédent qui reconnaît la valeur économique des contenus de presse pour l’IA et le groupe américain a passé des accords similaires avec des grands éditeurs en direct dans de nombreux pays, fait valoir le dirigeant. Le groupe anglo-américain News Corp (The Wall Street Journal, The Times, The Daily Telegraph…), l’allemand présent aux Etats-Unis Axel Springer (Bild, Die Welt, Politico, Business Insider…), le britannique Financial Times ou l’américain Condé Nast (Vogue, Vanity Fair…) ont ainsi signé.
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